jeudi 31 décembre 2009
jeudi 17 décembre 2009
Changement de saison
Pour ceux qui sont en Guadeloupe voici un peu de neige bien fraîche !
Il gèle actuellement à Paris et les températures sont en dessous de zéro. On nous avait dit : "Oooh, mes pauvres, rentrer à Paris en novembre, ça va être duuur !!!"
Et bien oui, la réadaptation ne va pas de soi quand il fait nuit le matin et quand la luminosité est distribuée pendant la journée avec parcimonie ; nos rétines s'emparent avec avidité du moindre rayon de soleil !
Nous avons donc repris la vie métropolitaine sans oublier la Guadeloupe. Je ne peux m'empêcher de jeter un oeil aux nouvelles qui m'arrivent encore par courriel : quelques avancées concernant le problème des déchets ( la sécurisation et la décontamination du site sur lequel sont stockés les déchets hospitaliers seraient enfin en bonne voie ! ), le sondage avant le référendum de janvier sur l'évolution constitutionnelle de la Martinique (le non l'emporterait majoritairement), les grandes manoeuvres opportunistes des politiques en prévision des élections régionales...Cependant à Paris nous nous étonnons de certaines réalités un peu oubliées :
les vêtements d'hiver assez uniformément noirs, les gens qui ne se saluent pas quand ils se croisent, la foule dans les rues, les personnes qui font la manche dans le métro, les cafés qui débordent sur les trottoirs avec leur clientèle de fumeurs que protègent mal des auvents en plastique transparent , les grands magasins transformés pour noël en palais des mille et une nuits, les passages couverts, les librairies où l'on passerait des heures, les serveurs en gilet et tablier blanc, les sorties de films tous les mercredis...
mais beaucoup moins dépaysant, nous avons aussi retrouvé la grève : pas de RER (notre ligne) depuis maintenant 12 jours !
A signaler : une belle exposition de Fabienne Verdier, à la galerie Jaeger Bucher, 5 & 7 rue Saintonge dans le 3ème arrondissement jusqu'au 9 janvier.
lundi 9 novembre 2009
Départ
Et pourquoi, partis avec 2 valises, rapporte-t-on 47 caisses de déménagement ?
ok, ok, il y va de ma responsabilité et ce sont les caisses de livres qui furent les plus nombreuses. A chaque retour de métropole, ces passagers clandestins m'ont accompagnée. Oui, mais, la poésie... la philo... les livres pour mes élèves de Fle, ceux pour mes bacheliers et ceux pour mes collégiens et puis ceux achetés ou reçus sur les Antilles. Voilà le résultat !
ok, ok, il y va de ma responsabilité et ce sont les caisses de livres qui furent les plus nombreuses. A chaque retour de métropole, ces passagers clandestins m'ont accompagnée. Oui, mais, la poésie... la philo... les livres pour mes élèves de Fle, ceux pour mes bacheliers et ceux pour mes collégiens et puis ceux achetés ou reçus sur les Antilles. Voilà le résultat !
Et pendant ce temps, la course de la Triskell Cup colorait joliment la mer de ses voiles en panne de vent (la pétole !) et nous incitait à prendre quelques dernières photos de ce qui fut "notre" vue durant ces 3 années passées en Guadeloupe.
samedi 7 novembre 2009
3 jours à la Dominique, suite...
La Dominique est une île volcanique qui fut découverte un dimanche (d'où son nom actuel), le 3 novembre 1493, par Christophe Colomb. Au XVIIIème siècle la France et l'Angleterre se sont disputé sa possession. Ancienne colonie britannique, elle acquiert son indépendance le 3 novembre 1978. Elle est membre du Commonwealth. On y parle l'anglais et un créole à base lexicale française qui se rapproche du créole martiniquais (cela s'expliquerait par l'immigration plus que par la brève occupation française). Plus petite et moins peuplée que la Guadeloupe et la Martinique, elle se trouve à peu près à mi-distance entre les deux. La culture de la banane était l'une des principales ressources de l'île mais elle a souffert des catastrophes climatiques et des crises du marché. Actuellement la Dominique est en train de diversifier sa production agricole et développe son tourisme, en particulier l'écotourisme.
Nous avions projeté d'y passer 3 ou 4 nuits pour avoir le temps de visiter plusieurs sites et faire plusieurs marches. Le plan était de réserver une chambre dans un lieu sympa et de louer une 4x4 pour pouvoir être autonomes dans nos déplacements. On nous avait conseillé plusieurs adresses "d'écolodges" comme cela se fait beaucoup à la Dominique (Cocoa cottages dans la forêt de la vallée de Roseau ou Calibishie lodges au nord sur la côte atlantique ). Pour finir, nous n'avons pu partir que pour 2 nuits , notre timing étant plus serré que prévu. De plus, nous nous sommes rendu compte au dernier moment que le bateau ne fait pas le trajet vers la Dominique tous les jours. A cause de ces diverses contraintes, nous avons opté pour une formule dite "all inclusive" qui comprenait la pension complète, un choix d'excursions avec guide et le paiement des taxes (ces 2 éléments pratiquement obligatoires pour les randonnées ), les déplacements et, luxe suprême, des séances de spa (massages prodigués par des mains expertes).
Cet écolodge situé sur la côte atlantique se gagne après plus d'une heure de trajet sur une petite route sinueuse aux dénivelés et aux points de vue saisissants.
Nous logions dans un bungalow tout en bois haut perché dans une forêt de gommiers et qu'il fallait atteindre par une série d'escaliers creusés à flanc de coteau. La vue superbe permet de voir l'océan à travers les arbres et l'on entend le bruit régulier et apaisant du ressac sur les galets du rivage en contre-bas. Une légère odeur de bois d'Inde (1) imprègne les murs, la douche de bambou semi-extérieure se prend dans la nature, bref au menu c'est "luxe, calme et volupté"... Peu de monde, seuls quelques jeunes couples pour la plupart américains (catégorie "honeymoon") nous ont accompagnés durant les excursions.Cet écolodge situé sur la côte atlantique se gagne après plus d'une heure de trajet sur une petite route sinueuse aux dénivelés et aux points de vue saisissants.
Ce furent 3 jours de coupure très agréables. La Dominique nous est apparue comme encore plus "nature" que la Guadeloupe. On dit qu'elle compte 365 rivières ! Les paysages montagneux que nous y avons vus (nous sommes restés essentiellement dans la partie sud) ressemblent à ceux de la Basse-Terre près de Saint-Claude ou Matouba mais sont plus sauvages avec des petites routes rares et pentues, un habitat peu dense. Les petits débits de boissons-épiceries sont légions avec leurs habitués assis devant de façon immuable (il semblerait que les mêmes, aperçus le matin, étaient toujours là le soir). Tous les groupes d'enfants rencontrés ne manquaient pas de nous faire signe avec force salutations. Peu de voitures croisées mais beaucoup d'habitants se déplaçant à pied. Le linge est étendu parfois le long de la route entre 2 piquets. Les maisons sont modestes et celles qui sont plus coquettes possèdent souvent des balustres blanches autour de leurs balcons. L'impression générale est celle d'un pays plus pauvre, en particulier quand on traverse les petites rues encombrées de la capitale Roseau, et à la nature préservée. Du pays, nous n'en avons eu qu'un petit aperçu... de quoi avoir envie d'y retourner.
Le 1er jour nous avons suivi avec un guide local le sentier de Glasse au bord de l'Atlantique jusqu'à des sortes de marmites naturelles creusées dans la roche volcanique et remplies d'eau de mer grâce aux marées. Ce fut une petite marche avant celle du lendemain : 6 heures aller-retour pour voir le célèbre "Boiling Lake" dans le parc national du Morne Trois Pitons. C'est une magnifique marche très variée. Le sentier passe d'abord par la forêt primaire, puis il épouse les épaulements des mornes (montées et descentes d'escaliers éprouvants à la longue pour les mollets), il traverse la "Valley of Desolation" aux rivières aux eaux laiteuses et chaudes et aux nombreuses fumerolles. le spectacle du lac bouillonnant, installé dans un ancien cratère d'explosion, est impressionnant. Les bulles et la fumée correspondent en fait aux émanations des gaz volcaniques qui s'échappent. La température de l'eau avoisine les 100 degrés. Plus d'informations à ce sujet ici et voir vidéo ci-dessous.
Le troisième jour, nos mollets étant encore un peu raides (ou carrément tétanisés, dixit Do), nous avons renoncé à aller voir la belle chute de Sari Sari et après une séance de yoga le matin, nous sommes allés sur le petit sentier de randonnée Zom Zom, en dérangeant quelques iguanes, et nous avons pu admirer la côte escarpée du littoral avec, à l'horizon, la présence des montagnes de la Martinique.
Ensuite un peu de farniente puis retour en Guadeloupe en fin de journée par le bateau de 20 h après une traversée épique de la capitale Roseau dont les rues étaient envahies le vendredi soir par une multitude de petits étals.
(1) Le bois d'Inde : c'est encore à cause de Christophe Colomb que cet arbuste antillais aux nombreuses vertus médicinales s'appelle ainsi !
La marmite...
jeudi 29 octobre 2009
3 jours à la Dominique
Le dos cassé au milieu des cartons de déménagement, je fais une courte pause pour vous poster quelques photos de notre petit mais intense séjour à La Dominique.
Nous sommes partis le mercredi 21 à 8 h par l'Express des îles depuis le port de Pointe-à-Pitre. Durée de la traversée : 1 h 45. Ce qui est long, c'est le passage de la douane et le temps d'attente avant l'embarquement. La Dominique dont on voit la silhouette depuis notre balcon par temps très dégagé, et bien nous l'avons enfin vue de près. Elle grossissait à vue d'oeil tout au long du trajet et a bientôt montré ses côtes découpées et bien vertes.
La suite la prochaine fois...
Nous sommes partis le mercredi 21 à 8 h par l'Express des îles depuis le port de Pointe-à-Pitre. Durée de la traversée : 1 h 45. Ce qui est long, c'est le passage de la douane et le temps d'attente avant l'embarquement. La Dominique dont on voit la silhouette depuis notre balcon par temps très dégagé, et bien nous l'avons enfin vue de près. Elle grossissait à vue d'oeil tout au long du trajet et a bientôt montré ses côtes découpées et bien vertes.
La suite la prochaine fois...
Photos: un jacuzzi naturel et le fameux Boiling Lake ( il est déconseillé de vouloir prendre un bain dans ce dernier : cuisson garantie.)
mardi 13 octobre 2009
Erratum
Par mesure de précaution, je viens d’appeler la médiathèque du Gosier et l’information que j'ai donnée dans le message précédent à mes lecteurs de Guadeloupe s’avère erronée.
Le France-Antilles de ce we s’est trompé (ce n'est pas la 1ère fois et c'est pour cela que la confiance ne règne pas...) et Le pays à l’envers ne passe pas à la médiathèque du Gosier ce soir. Il sera certainement programmé ultérieurement dans le cadre du mois du film documentaire.
Et pour que ce message vous apporte tout de même une belle image, voici le saut d'Acomat , au-dessus de Pointe-Noire, où devraient nous mener nos pas jeudi matin avec le groupe de marche.
Le France-Antilles de ce we s’est trompé (ce n'est pas la 1ère fois et c'est pour cela que la confiance ne règne pas...) et Le pays à l’envers ne passe pas à la médiathèque du Gosier ce soir. Il sera certainement programmé ultérieurement dans le cadre du mois du film documentaire.
Et pour que ce message vous apporte tout de même une belle image, voici le saut d'Acomat , au-dessus de Pointe-Noire, où devraient nous mener nos pas jeudi matin avec le groupe de marche.
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dimanche 11 octobre 2009
Cinéma, écriture et éloquence
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Pour ceux qui habitent en Guadeloupe, si vous ne le connaissez pas, ne manquez pas d'aller voir mardi 13 octobre à 19 h à la médiathèque du Gosier le film de Sylviane Dampierre Le pays à l'envers. Et pour savoir ce dont il s'agit, lisez sur le blog le message du lundi 24 novembre 2008.
Hier je suis allée à un atelier d'écriture sur le conte qui se tient à cette même médiathèque les samedis après-midi. La séance est animée par Gilda Gonfier et elle est gratuite. Depuis les fenêtres de la bibliothèque on voit, entourée d'une mer bleu lagon et de sa ceinture de corail, l'îlet du Gosier avec son phare.
Le mois d'octobre est le mois du créole. Conférences, expositions et concours comme la dikté kréyol sont programmés. Au dos du journal France-Antilles de ce week-end , l'annonce du concours Lokans Kréyol dont l'objectif est de faire revivre une forme d'oralité pratiquée "an tan lontan" :
"Il s'agit pour les candidats de raconter, d'encenser, de déclamer, mépriser en créole en utilisant la parole en référence à l'imaginaire traditionnel créole. Pour faire cela, le candidat devra faire montre d'une gestuelle imaginative (ganm) en relation avec son propos. Cette gestuelle accompagnée d'un ton solennel sera destinée à faire étalage de sa "science" et de ses connaissances avec un brin de vanité."
ganm : apparence, frime
fé ganm : se pavaner, se vanter
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mardi 29 septembre 2009
L'habitation Thomas
Dernière visite pour ces Journées du patrimoine 2009 : l'habitation Thomas, au sud de Bouillante, une ancienne caféière inscrite monument historique et qui depuis un an est en train d'être restaurée par des particuliers.
Il était écrit sur le programme : "prévenir de votre arrivée car les voitures ne peuvent pas se croiser". Cela concernait la dernière portion de route car l'habitation se situe au bout du bout d'une étroite route , par endroits cahoteuse même si carrossable et qui monte jusqu'à cette dernière maison entourée de la crête Grigne au vent, du Gros Figuier et du morne Surelle. Nous avons laissé la voiture pour terminer à pied à ma demande car j'ai tendance à ne pas apprécier quand notre véhicule bas de caisse se prend pour une 4-4. Ce bout de chemin était très joli et l'habitation est apparue, nous surplombant sur notre droite, au milieu de cannes d'eau, d'alpinias et de palmiers élancés.
Les propriétaires, qui habitent pour le moment un joli boucan aménagé derrière la maison , nous ont accueillis de façon très sympathique. Nous avons eu des explications en détail sur la restauration de la maison qui a toujours été habitée (sans eau courante ni électricité) mais qui n'était pas vraiment en bon état. Les plus gros travaux sont à présent achevés. Les nouveaux habitants ont fait installer des panneaux solaires sur l'une des pentes du toit pour produire l'électricité, une deuxième citerne pour l'eau , une fosse septique avec un système très élaboré de filtrage (belles fiches explicatives faites par leurs enfants). Des travaux de menuiserie exécutés par des artisans locaux ont permis de restaurer la galerie, de réparer le plancher là où les termites l'avaient attaqué, de poser un beau dallage en pierre de Bouillante. La grande pièce du bas est encore vide. Seul l'occupe un piano avec une pile de partitions. Ici, pas de danger de déranger les voisins... A l'étage la charpente a été refaite dans les règles de l'art.
De la maison, la vue est superbe avec la mer des Caraïbes qui scintille au loin. Tout autour, la végétation luxuriante réserve aux nouveaux occupants de belles découvertes : arbres fruitiers comme des pamplemoussiers, avocatiers... et dernièrement un calebassier. La nuit, nous ont-ils dit, aucune lumière n'est visible depuis leur thébaïde... qui cependant n'est pas complètement retirée puisque le téléphone y arrive et que l'ADSL y a un bon débit !
Et pour ceux que cela intéresse, d'autres habitations de la côte sous-le-vent sur ce site de photos.
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lundi 28 septembre 2009
L'ancienne glacière de Pigeon
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Suite donc des Journées du patrimoine. Le dimanche nous avons pris la route de la Traversée et gagné en fin de matinée la côte sous-le-vent. Vu l'heure un peu tardive (c'était dimanche après tout), notre première visite fut pour l'habitation Grange Bel Ô qui est l'ancienne glacière de la commune de Pigeon et qui loue sur son domaine des bungalows et des carbets aménagés près de la rivière Bourceau.
Cette glacière n'était pas comme la glacière de Basse-Terre (où s'est installée aujourd'hui la Banque des Antilles françaises) un lieu de stockage, mais un lieu de fabrication.
L'énergie était fournie par une roue à eau dont peut encore voir l'installation. La jeune femme qui nous guidait a présenté succinctement le système de refroidissement comme si ça allait de soi et elle est rapidement repartie suivie du groupe (il faisait très chaud devant la glacière) en passant à la visite du jardin . Mais pour la pauvre littéraire que je suis, sans connaissances de cette matière certainement passionnante qu'est la thermodynamique, il manquait un complément d'explication !Donc, depuis l'Antiquité, on savait stocker la glace produite en hiver ou cherchée dans les pays froids. On la transportait sous de gros volumes, enveloppée dans de la toile de jute, et elle était enterrée ou déposée dans des ouvrages en maçonnerie. La glacière de Basse-Terre est un bâtiment octogonal du début du XIXème siècle qui avait une contenance de 20 000 kg de glace. En Guadeloupe la glace naturelle a commencé à être importée à partir de 1820 et venait des Etats-Unis. Ensuite avec le progrès des connaissances (celles qui me manquent encore), on a su la fabriquer.
Ce que j'ai tout de même compris : on ne "fait" pas du froid mais le principe, qui est celui des réfrigérateurs et des climatiseurs, est de retirer de la chaleur existante à un milieu, ce qui entraîne un refroidissement. Après il est question de turbines, de compresseurs, de liquide, de gaz, de condensation, d'évaporation et de refroidissement...
J'attends des éclaircissements sur le sujet...
J'attends des éclaircissements sur le sujet...
Pour faire une pause avant de voir notre dernière habitation ( last but not least !) , nous avons déjeuné au restaurant Les tortues qui donne sur une charmante crique avec des bateaux et des cabanes de pêcheurs mais dont la cuisine ne nous a pas paru pas à la hauteur de sa réputation d'antan, dont nous avaient fait part des Guadeloupéens de longue date.
Suite et fin dans le prochain post
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samedi 26 septembre 2009
L'habitation Routa
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Après nos deux visites du matin, on continue le tour des habitations et cette fois, direction Le Lamentin. Nous avions été invités par l'association des "Vieilles maisons" à nous rendre chez M. et Mme Wachter qui sont les propriétaires de l'habitation Routa . La visite a été guidée par une amie de la maison, Catherine Debedde , auteur du guide Evasion sur la Guadeloupe ( c'est pratique Google !) ayant fait sa maîtrise sur le domaine Routa (et que j'avais déjà rencontrée en tant que peintre sur porcelaine). La famille Wachter qui a acheté l'habitation Routa en 1920 venait d'Autriche en passant par Marie-Galante (je résume).
L'habitation, est une ancienne "sucrotte" (petite sucrerie qui fabriquait des pains de sucre qu'on exportait brut vers la France). On en a des traces depuis 1726 .
Après s'être appelée La Fontaine, Bellevue, l'Espérance... en 1837 elle prend le nom de ses propriétaires "Routa".
Après s'être appelée La Fontaine, Bellevue, l'Espérance... en 1837 elle prend le nom de ses propriétaires "Routa".
La maison actuelle, construite par Henri Wachter, le père de Guy W., en 1935 avec un matériau innovant, le béton armé, est de forme hexagonale. L'introduction du béton est tout à fait récente à cette époque. A la suite du terrible cyclone de 1928, il sera utilisé par l'architecte Ali Tur qui a construit entre 1929 et 1937 plus d'une centaine d'édifices gouvernementaux et communaux. Pour ceux qui se demandent qui est cet architecte au prénom arabe, Ali Tur explique dans une plaidoirie rédigée en 1937 qu'il est né à Tunis par le hasard de la vie administrative de son père polytechnicien et que celui-ci "qui portait en lui le goût des lettres et de la poésie" l'a prénommé ainsi alors qu'il est d'ascendance cevenole par son père et alsacienne par sa mère.
Mais j'arrête là la digression...
Mais j'arrête là la digression...
Après la construction de la maison, l'eau courante est arrivée en 1950 (avant il fallait pomper l'eau de la citerne), l'électricité en 1968.
Guy Wachter nous a parlé de la distillerie qui a fonctionné à partir de 1927 et dont il s'est occupé de nombreuses années et a expliqué les améliorations techniques apportées par son père et lui-même pour faire un rhum de qualité. On peut voir l'ancienne roue, le canal qui apportait l'eau venant de la Grande Rivière de Goyave, les chaudières et les cuves encore posées sur le sol.
La production du rhum a connu une période faste en se développant lors de la guerre de 14-18 car on fournissait aux soldats cette boisson roborative. Ensuite, les viticulteurs métropolitains s'inquiétant de cette concurrence, la loi du contingentement de 1922 a été promulguée. Elle limitait la quantité de rhum que les distilleries pouvaient exporter. Outre la fermeture des distilleries les plus fragiles, cela a eu pour conséquences l'essor d'une activité de contrebande.Guy Wachter nous a parlé de la distillerie qui a fonctionné à partir de 1927 et dont il s'est occupé de nombreuses années et a expliqué les améliorations techniques apportées par son père et lui-même pour faire un rhum de qualité. On peut voir l'ancienne roue, le canal qui apportait l'eau venant de la Grande Rivière de Goyave, les chaudières et les cuves encore posées sur le sol.
Le canal et la distillerie se sont arrêtés de fonctionner en 1973. Aujourd'hui l'habitation Routa s'est reconvertie dans une agriculture diversifiée de produits locaux (... j'ai retenu l'ananas). Les chevaux de la propriété ont été remplacés par un cheptel de bovins qui fournissent un engrais naturel pour les cultures. Une habitation tournée vers l'avenir ...
A suivre
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vendredi 25 septembre 2009
La maison Zévallos
Après la visite de l'habitation Le Maud'huy, nous nous sommes dirigés vers la maison Zévallos ( du nom de son premier acquéreur, le comte Hector Parisis de Zévallos) . Elle se trouve entre Saint-François et Le Moule. Cette maison coloniale édifiée en 1870 a une architecture originale car elle se caractérise par de fines colonnes métalliques pour soutenir sa véranda et sa galerie ce qui lui confère beaucoup de légèreté. Les lambrequins, ces frises découpées qui décorent les bordures des toits, sont eux aussi en métal.
Il existe dans l'île une maison qui lui ressemble beaucoup, la maison Souques-Pagès qui abrite le musée Saint-John Perse à Pointe-à-Pitre. Toutes deux auraient été fabriquées dans les ateliers de Gustave Eiffel ou au moins en ont le style. On raconte que ces deux maisons en éléments préfabriqués auraient été commandées par un propriétaire de Louisiane pour ses filles et que le capitaine du navire qui les transportaient ayant eu des avaries importantes aurait mouillé à Pointe-à-Pitre et vendu les maisons pour payer les réparations. (Version rapportée entre autre par Le guide du routard). Cependant d'après la propriétaire actuelle, cette histoire relèverait de la légende. Sur le site du "Patrimoine de France" il est écrit que cette maison viendrait de Nouvelle-Orléans.
Des bruits de "maison hantée" courent aussi à propos de cette demeure. Une "case à vent " sous la maison (pour se protéger des cyclones) où l'on aurait enfermé des esclaves, des incidents violents qui se seraient déroulés sur le domaine en sont peut-être la source et il existe plusieurs variantes de la rumeur. Beaucoup de légendes donc, pour une seule maison !
Cette maison qui a connu de nombreux propriétaires successifs et qui a été classée en 1990, devrait être restaurée prochainement et accessible au public (mais malheureusement les lenteurs administratives freinent souvent les projets). Grâce à son ouverture exceptionnelle pour les journées du patrimoine (d'habitude on l'aperçoit de la route à travers les grilles), nous avons pu voir le rez-de-chaussée qui est vide mais comporte de belles boiseries en bois exotique. Quelques vestiges de l'ancienne usine à sucre fondée en 1844, dont une cheminée, sont visibles tout près. L'exploitation sucrière a pris fin en 1901.
Derrière la cheminée de l'usine, un arbre aux curieux fruits appelé au choix "arbre à saucisses", "à boudins" ," à saucissons"... qui n'est autre qu'un Kigelia Africana.
à suivre
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jeudi 24 septembre 2009
L'habitation Le Maud'huy
C'est la période cyclonique et il fait chaud . Température de l'air aujourd'hui : 32 degrés , température de l'eau : 31 degrés. Je sais que je vais en faire râler plus d'un, mais la mer est trop chaude ! ... surtout quand on y fait une séance d'aquagym. Bon, mais je ne me plains pas et je trouve que j'ai plutôt de la chance de pouvoir aller faire quelques brasses en fin de journée pour me détendre en pensant que bientôt je retrouverai le froid et le gris continental puisque notre retour est à présent programmé.
Maintenant venons-en au sujet du post. Lors des journée du patrimoine - c'était le week-end dernier - nous sommes allés visiter plusieurs "habitations". Une habitation est un terme qui date de la colonisation. Il désigne une unité agricole (sucrière ou caféière pour la plupart) avec ses différents bâtiments dont la maison de maître. C'est souvent cette dernière à laquelle on associe le mot d' "habitation". Généralement construite en hauteur pour recevoir les alizés, elle se caractérise par des pièces spacieuses, ouvertes en enfilade au rez-de-chaussée. Les "maisons de maître" sont aujourd'hui moins nombreuses en Guadeloupe qu'en Martinique. Cela s'explique en partie parce que la Martinique était aux mains des Anglais pendant la Révolution française et de ce fait a connu moins de destructions. Cependant on en trouve encore, en particulier sur la côte sous-le-vent (côté caraïbe), certaines en piteux état, d'autres restaurées ou en train de l'être. Toutes ont subi de multiples reconstructions dues aux agrandissements successifs et aux aléas climatiques et sismiques.
Samedi 19, notre première visite fut pour une habitation qui, elle, se trouve en Grande-Terre près de Saint-François. C'est une maison coloniale très élégante bâtie à l'origine par le comte de Maud'huy en 1873-1874. Nous avons été accueillis par la propriétaire actuelle dont le mari, Amédée Huygues-Despointes, avait acheté l'usine sucrière et la maison en 1960. Marie Abraham Despointes nous a fait visiter sa maison en en retraçant l'histoire (épisode marquant : la rencontre de 4 chefs d'Etat, Schmidt, Carter, Giscard et Callaghan dans cette habitation) mais elle a surtout mis l'accent sur la dimension culturelle qu'elle veut donner à ce lieu pour continuer le mécénat initié par son mari. De belles toiles de peintres guadeloupéens ornent les murs des pièces (on reconnaît Rovelas, Nankin), y figure aussi le peintre haïtien Laurenceau. Tous les 2 ans depuis 2000 se tient là Le prix littéraire des Amériques insulaires et de la Guyane créé par Amédée Despointes et l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé. Le prix 2008 fut décerné à l'écrivain cubain Pedro Juan Gutiérrez pour son roman en partie autobiographique Le nid du serpent. (Cuba dans les années 60.)
dimanche 20 septembre 2009
Petite-Terre
Dimanche dernier nous avons passé la journée à Petite-Terre. N'ayant pas de bateau personnel, nous sommes partis avec le catamaran à moteur de la compagnie Awak. Les prestations de la journée avec l'Awak ont été très satisfaisantes. Les seules mises en garde sur les forums des internautes étaient que le capitaine Gilles a la main lourde pour servir le rhum... ce qui s'est avéré vrai et j'ai dû faire discrètement disparaître mon verre généreusement resservi pour ne pas être condamnée à faire la sieste tout l'après-midi...
Les îles de Petite-Terre se situent à trois quart d'heure de navigation depuis Saint-François. Elles sont formées de 2 îlets inhabités depuis 1974 et réserves naturelles. Les mouillages sont limités et Terre de Haut, lieu de nidification, est interdite au public. Terre de Bas a un phare autour duquel un sentier de découverte permet de repérer les différentes espèces végétales de l'île et de rencontrer quelques-uns des nombreux Iguana delicatissima (ils seraient au nombre de 8000), espèce endémique des petites Antilles.
Entre les 2 îlets, un merveilleux lagon où en PMT (palmes, masque, tuba), autrement dit "snorkeling" si l'on préfère l'anglicisme, on peut admirer une profusion de poissons colorés : l'amusant coffre mouton aux motifs alvéolés blancs sur fond noir, les colas, poissons chirurgiens, poissons perroquets... jaunes, bleu métallique, noirs...
Do a été content d'apercevoir une tortue mais elle ne l'a pas attendu ! Un passager de notre bateau a vu un barracuda et une raie.
La traversée secoue pas mal à l'aller car la houle vient du nord. Ce jour-là la mer était calme ce qui n'a pas empêché les passagers restés à l'avant du pont de se faire copieusement arroser. Le retour, comme ce fut le cas pour la Désirade, est beaucoup moins agité.
Les îles de Petite-Terre se situent à trois quart d'heure de navigation depuis Saint-François. Elles sont formées de 2 îlets inhabités depuis 1974 et réserves naturelles. Les mouillages sont limités et Terre de Haut, lieu de nidification, est interdite au public. Terre de Bas a un phare autour duquel un sentier de découverte permet de repérer les différentes espèces végétales de l'île et de rencontrer quelques-uns des nombreux Iguana delicatissima (ils seraient au nombre de 8000), espèce endémique des petites Antilles.
Entre les 2 îlets, un merveilleux lagon où en PMT (palmes, masque, tuba), autrement dit "snorkeling" si l'on préfère l'anglicisme, on peut admirer une profusion de poissons colorés : l'amusant coffre mouton aux motifs alvéolés blancs sur fond noir, les colas, poissons chirurgiens, poissons perroquets... jaunes, bleu métallique, noirs...
Do a été content d'apercevoir une tortue mais elle ne l'a pas attendu ! Un passager de notre bateau a vu un barracuda et une raie.
La traversée secoue pas mal à l'aller car la houle vient du nord. Ce jour-là la mer était calme ce qui n'a pas empêché les passagers restés à l'avant du pont de se faire copieusement arroser. Le retour, comme ce fut le cas pour la Désirade, est beaucoup moins agité.
dimanche 30 août 2009
La Désirade
Hier nous avons découvert la Désirade, cette île que l'on aperçoit depuis la pointe des Châteaux en suivant du regard une vedette qui s'y dirige ou qui en vient tout en secouant sa cargaison de voyageurs. On se dit que, oh, ça doit remuer ! La traversée dure 45 mn et on est content d'arriver. Christophe Colomb, heureux de la trouver lors de sa deuxième expédition alors qu'elle était la première terre en vue après un long voyage depuis les Canaries, l'a nommée "Desirada".
L'île qui est souvent comparée à une barque renversée fait aussi penser, vue de loin, à un crocodile dont la tête pointerait vers la Grande-Terre. Elle mesure 2 km sur sa largeur et elle est traversée sur sa longueur par une unique route de 10 km qui relie les agglomérations installées le long de la côte sud bordée de plages. Le côté nord , formé d'un plateau escarpé et sec, battu des vents, plonge dans le Pacifique de façon abrupte. Il n'est pas habité mais surmonté à présent de 51 éoliennes qui fournissent l'électricité à l'île qui en exporte aussi à la Guadeloupe. On monte sur le plateau en 4-4 et on peut y faire des randonnées tôt le matin pour éviter la chaleur.
Isolée, l'île a servi dans le passé de lieu de relégation : une léproserie y fut installée au XVIIIème siècle jusqu'en 1956 et on y envoyait les "indésirables", mauvais sujets de Grande-Terre et rejetons perturbateurs de familles nobles de métropole.
L'île a été dévastée par le cyclone Hugo en 1989 et cela reste bien présent dans les mémoires. L'usine de dessalement d'eau de mer qui avait été entièrement détruite a été remplacée par une canalisation venant de la Guadeloupe ce qui a abaissé son prix. Il existe cependant 5 sources phréatiques et les habitants ont gardé leur citerne.
La Désirade vit principalement de la pêche, de l'élevage de cabris et du tourisme qui commence à se développer.
Le phare de la pointe est qui a remplacé l'ancien phare métallique et qui est surnommé "la bougie"
On vit là-bas à un autre rythme. Max, le chauffeur du taxi collectif que nous avions pris, a commencé par s'esclaffer en me voyant mettre ma ceinture de sécurité. Ici les rares voitures suivent doucement leur chemin, s'arrêtant pour saluer chaque connaissance rencontrée (les 1600 habitants se connaissent tous).
L'île est très en avance sur la Guadeloupe pour le tri sélectif et l'on remarque de loin en loin le long de la route des collecteurs de bouteilles en plastique faits avec des filets de pêches recyclés. Max nous a fait remarquer que les abris bus recouverts de fresques faites par les scolaires n'ont aucun tag. Le collège , récemment reconstruit, a une centaine d' élèves et une vue imprenable. Un peu loin cependant surtout quand on y complète son service comme c'est arrivé à un jeune professeur de sciences physiques que nous connaissons...
L'endroit est calme, sans hordes de touristes et l'on peut y savourer pleinement le moment présent, ce que nous n'avons pas manqué de faire à l'ombre d'un carbet de la plage de Petite Rivière en attendant de déguster la pêche du jour chez Nounoune.
Isolée, l'île a servi dans le passé de lieu de relégation : une léproserie y fut installée au XVIIIème siècle jusqu'en 1956 et on y envoyait les "indésirables", mauvais sujets de Grande-Terre et rejetons perturbateurs de familles nobles de métropole.
L'île a été dévastée par le cyclone Hugo en 1989 et cela reste bien présent dans les mémoires. L'usine de dessalement d'eau de mer qui avait été entièrement détruite a été remplacée par une canalisation venant de la Guadeloupe ce qui a abaissé son prix. Il existe cependant 5 sources phréatiques et les habitants ont gardé leur citerne.
La Désirade vit principalement de la pêche, de l'élevage de cabris et du tourisme qui commence à se développer.
Le phare de la pointe est qui a remplacé l'ancien phare métallique et qui est surnommé "la bougie"
On vit là-bas à un autre rythme. Max, le chauffeur du taxi collectif que nous avions pris, a commencé par s'esclaffer en me voyant mettre ma ceinture de sécurité. Ici les rares voitures suivent doucement leur chemin, s'arrêtant pour saluer chaque connaissance rencontrée (les 1600 habitants se connaissent tous).
L'île est très en avance sur la Guadeloupe pour le tri sélectif et l'on remarque de loin en loin le long de la route des collecteurs de bouteilles en plastique faits avec des filets de pêches recyclés. Max nous a fait remarquer que les abris bus recouverts de fresques faites par les scolaires n'ont aucun tag. Le collège , récemment reconstruit, a une centaine d' élèves et une vue imprenable. Un peu loin cependant surtout quand on y complète son service comme c'est arrivé à un jeune professeur de sciences physiques que nous connaissons...
L'endroit est calme, sans hordes de touristes et l'on peut y savourer pleinement le moment présent, ce que nous n'avons pas manqué de faire à l'ombre d'un carbet de la plage de Petite Rivière en attendant de déguster la pêche du jour chez Nounoune.
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