Après la visite de l'habitation Le Maud'huy, nous nous sommes dirigés vers la maison Zévallos ( du nom de son premier acquéreur, le comte Hector Parisis de Zévallos) . Elle se trouve entre Saint-François et Le Moule. Cette maison coloniale édifiée en 1870 a une architecture originale car elle se caractérise par de fines colonnes métalliques pour soutenir sa véranda et sa galerie ce qui lui confère beaucoup de légèreté. Les lambrequins, ces frises découpées qui décorent les bordures des toits, sont eux aussi en métal.
Il existe dans l'île une maison qui lui ressemble beaucoup, la maison Souques-Pagès qui abrite le musée Saint-John Perse à Pointe-à-Pitre. Toutes deux auraient été fabriquées dans les ateliers de Gustave Eiffel ou au moins en ont le style. On raconte que ces deux maisons en éléments préfabriqués auraient été commandées par un propriétaire de Louisiane pour ses filles et que le capitaine du navire qui les transportaient ayant eu des avaries importantes aurait mouillé à Pointe-à-Pitre et vendu les maisons pour payer les réparations. (Version rapportée entre autre par Le guide du routard). Cependant d'après la propriétaire actuelle, cette histoire relèverait de la légende. Sur le site du "Patrimoine de France" il est écrit que cette maison viendrait de Nouvelle-Orléans.
Des bruits de "maison hantée" courent aussi à propos de cette demeure. Une "case à vent " sous la maison (pour se protéger des cyclones) où l'on aurait enfermé des esclaves, des incidents violents qui se seraient déroulés sur le domaine en sont peut-être la source et il existe plusieurs variantes de la rumeur. Beaucoup de légendes donc, pour une seule maison !
Cette maison qui a connu de nombreux propriétaires successifs et qui a été classée en 1990, devrait être restaurée prochainement et accessible au public (mais malheureusement les lenteurs administratives freinent souvent les projets). Grâce à son ouverture exceptionnelle pour les journées du patrimoine (d'habitude on l'aperçoit de la route à travers les grilles), nous avons pu voir le rez-de-chaussée qui est vide mais comporte de belles boiseries en bois exotique. Quelques vestiges de l'ancienne usine à sucre fondée en 1844, dont une cheminée, sont visibles tout près. L'exploitation sucrière a pris fin en 1901.
Derrière la cheminée de l'usine, un arbre aux curieux fruits appelé au choix "arbre à saucisses", "à boudins" ," à saucissons"... qui n'est autre qu'un Kigelia Africana.
à suivre
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