Ce matin, la Guadeloupe s'est réveillée avec comme perspective un 15ème jour de blocage.
Les réservoirs sont à présent pratiquement à sec pour la plupart. La solidarité joue. Chacun économise la précieuse denrée par du covoiturage, on dépanne ses amis avec l'essence des bateaux si on a la chance d'en posséder un. Ce qui est beaucoup moins beau, c'est le nombre des réservoirs percés pour en prendre l'essence qui sera revendue au prix fort.
Les réservoirs sont à présent pratiquement à sec pour la plupart. La solidarité joue. Chacun économise la précieuse denrée par du covoiturage, on dépanne ses amis avec l'essence des bateaux si on a la chance d'en posséder un. Ce qui est beaucoup moins beau, c'est le nombre des réservoirs percés pour en prendre l'essence qui sera revendue au prix fort.
La négociation avec les gérants de stations d'essence
Hier les gérants de stations service ont signé un accord mettant un terme à leur grève car ils ont obtenu satisfaction de leurs revendications : le nombre de stations va être limité et on ne verra pas s'installer de stations automatisées. On peut avoir l'espoir de trouver de l'essence demain après le réapprovisionnement des pompes car tous les employés des stations ne sont pas grévistes. Cependant Elie Domota réaffirme que le collectif veut continuer et amplifier son action et veillera à ce que le blocage soit maintenu. Il continue à exiger une baisse du prix des carburants et la satisfaction des revendications de la plateforme.
Le système économique tout entier de la Guadeloupe (commerce, santé, école, tourisme...) continue à être paralysé. Cela touche aussi par ricochet des entreprises qui exportent vers les Antilles. Pour donner un exemple concret, ce matin à la radio, on parlait des tonnes de poissons frais et congelés exportés de Guyane qui sont perdues. Quant aux pêcheurs locaux qui n'ont plus d'essence, ils ne peuvent aller relever leurs filets.
Les propositions du gouvernement et des collectivités locales Le système économique tout entier de la Guadeloupe (commerce, santé, école, tourisme...) continue à être paralysé. Cela touche aussi par ricochet des entreprises qui exportent vers les Antilles. Pour donner un exemple concret, ce matin à la radio, on parlait des tonnes de poissons frais et congelés exportés de Guyane qui sont perdues. Quant aux pêcheurs locaux qui n'ont plus d'essence, ils ne peuvent aller relever leurs filets.
Depuis son arrivée, Yves Jégo a confirmé le versement d'une prime de 200 euros pour 60000 foyers à faibles revenus. Le gouvernement va aussi appliquer le nouveau dispositif du RSA (revenu de solidarité active), mesure qui prendra effet dans quelques semaines et non en 2010.
La Région, le Département et l'Association des maires ont proposé de leur côté un effort de 56 millions d'euros consistant en des baisses de taxes et en un nouveau plan de relance qui en gelant certains projets débloquera des crédits. Un "plan modifié de façon à répondre aux exigences de la crise sociale " a été rédigé. Sur les 107 millions du plan de relance, 23 millions d'euros y seront consacrés. Bien sûr, comme il faut trouver l'argent quelques part, des chantiers seraient différés ou étalés dans le temps (construction de lycée, de complexes sportifs, travaux routiers...) et la politique de financement aux associations révisée.
On peut s'inquiéter de savoir si ce sont finalement des mesures positives car pour débloquer de l'argent dans l'urgence, on se prive d'investissements nécessaires. De plus ces chantiers sont en partie financés par la communauté européenne. La Guadeloupe ne va-t-elle pas perdre de précieuses subventions ? Pour relancer le pouvoir d'achat, amputer les aides aux associations ne paraît pas être une bonne mesure. (Quelles associations ? Pour combien de temps les aides seront-elles amputées ?)
De toute façon, ce plan a été refusé par le collectif LKP.
La Région, le Département et l'Association des maires ont proposé de leur côté un effort de 56 millions d'euros consistant en des baisses de taxes et en un nouveau plan de relance qui en gelant certains projets débloquera des crédits. Un "plan modifié de façon à répondre aux exigences de la crise sociale " a été rédigé. Sur les 107 millions du plan de relance, 23 millions d'euros y seront consacrés. Bien sûr, comme il faut trouver l'argent quelques part, des chantiers seraient différés ou étalés dans le temps (construction de lycée, de complexes sportifs, travaux routiers...) et la politique de financement aux associations révisée.
On peut s'inquiéter de savoir si ce sont finalement des mesures positives car pour débloquer de l'argent dans l'urgence, on se prive d'investissements nécessaires. De plus ces chantiers sont en partie financés par la communauté européenne. La Guadeloupe ne va-t-elle pas perdre de précieuses subventions ? Pour relancer le pouvoir d'achat, amputer les aides aux associations ne paraît pas être une bonne mesure. (Quelles associations ? Pour combien de temps les aides seront-elles amputées ?)
De toute façon, ce plan a été refusé par le collectif LKP.
Que veut le collectif LKP ?
Quelles sont les motivations de ce collectif qui dicte sa loi de façon autoritaire en rejettant d'un bloc les propositions qui sont faites ? Mener une action politique et pas seulement syndicaliste, certainement. On l'a vu lors des réunions qui ont été diffusées par la télévision. Les membres du collectif qui ont pris la parole étaient entourés d'un grand nombre de personnes silencieuses connues pour leurs idées nationalistes. Domota a beau dire que cette question n'est pas d'actualité, elle apparaît de façon plus qu'implicite dans ses propos. On peut noter à ce sujet que le 5eme point du nouveau plan de la région concerne la relance des questions statutaires "dans le cadre d' un calendrier précis" mais nous l'avons dit, ce plan n'a pas eu l'agrément du collectif.
Domota est-il donc sincère ou manipulateur ?
On peut comprendre qu'il veuille maintenir la pression afin d'obtenir le maximum dans les revendications. Cependant il faut savoir terminer une grève et aboutir sur quelque chose de constructif. Aujourd'hui les inquiétudes sont grandes face à ce qui va résulter de la grève. Les mois à venir vont être extrêmement difficiles pour les "petits" , les travailleurs à leur compte dont beaucoup ne peuvent faire entendre leur voix et dont certains perdront leur emploi. Les "nantis", eux, tireront toujours leur épingle du jeu.
"Respectez le droit de la libre circulation, libre entreprise, et simplement le droit à la liberté.
Je ne veux pas faire grève. Je veux aller travailler. Vous n’avez pas le droitde m’en empêcher.
... Pourquoi me faire sortir de mon entreprise, quand j'ai décidé de ne pas soutenir un mouvement de grève qui ne me parle pas. Je n’ai jamais été consultée pour savoir si j’approuvais une seule des 123 revendications" écrit une Guadeloupéenne dans une lettre "Alliance Contre Abêtisation " qu'elle fait circuler sur Internet.
"La sauce ne va-t-elle pas coûter plus cher que le poisson ?" questionne ce proverbe que l'on entend citer ici et là. Encore faudrait-il qu'il reste du poisson.
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