Depuis des semaines, en Guadeloupe, les cimetières voient se déployer une activité nouvelle dans leurs allées et sur leurs tombes. On nettoie, on repeint, on remet du sable. Tout doit être prêt pour le 1er novembre, jour de la Toussaint. Ici, cette fête catholique est très importante. Dans les grandes surfaces on trouve actuellement des linéaires de bougies blanches ou vendues dans de petits bougeoirs en plastique rouge.
Petit rappel : la Toussaint, qui honore "l'ensemble des saints", est célébrée le 1er novembre depuis le IXème siècle par l'Eglise catholique. Elle a pris la place d'une fête païenne celte , Samhain, qui marquait le passage de la" saison claire à la saison sombre", fête de transition et d'ouverture vers l'Autre Monde.
Au XIXème siècle les Irlandais ont exporté cette coutume avec eux en Amérique (devenue depuis Halloween). Des petites lumières étaient placées devant les portes pour chasser les revenants.
Au XIème siècle, on fait suivre la Toussaint du "jour des morts", jour de commémoration des défunts. Cependant, du fait que la Toussaint est un jour férié, l'usage est établi de commémorer les morts le 1er novembre. Pour l'Eglise catholique, la fête de la Toussaint témoigne de l'espérance chrétienne devant la mort.
En Guadeloupe, cette fête religieuse est l'occasion de réunion des familles et des proches qui passent une bonne partie de la nuit dans les cimetières illuminés de centaines de petites bougies.
Nous sommes allés ce soir au cimetière de Morne à l'Eau, célèbre pour ses tombes en damiers noirs et blancs qui forment une véritable petite ville sur la pente d'un morne.
Après de longs embouteillages dus à la déviation autour de la ville pour cette occasion, nous sommes arrivés devant le cimetière où la circulation automobile avait fait place à une foule dense autour de camionnettes et de marchands ambulants de bokits, pop-corn, cornets de cacahuètes, sorbets coco...
Nous avons suivi le flot des familles et sommes rentrés dans le cimetière où brillaient sur chaque tombe de nombreuses petites bougies aux lumières rouges ou blanches. Déjà, au cours de notre trajet, nous avions observé la présence de bougies au pied des murs des maisons. Mais là elles étaient serrées et nombreuses, ajoutant leur chaleur à celle de la nuit. Nous avons avancé lentement dans les allées envahies de monde.
Toute la ville semblait s'y être donné rendez-vous. Un brouhaha léger et continuel régnait autour des caveaux de famille aux allures de petites maisons carrelées où l'on se rassemblait, se saluait, déposait des fleurs, les enfants s'affairant autour des bougies, des petits endormis dans des bras maternels. Et par-dessus, le chant nocturne des grenouilles, toujours présent.
Très peu de "touristes", les Guadeloupéens sont entre eux pour cette fête profondément ancrée dans leur tradition. Beaucoup de sérénité, rien de pesant ni de triste dans ce moment de rassemblement et de recueillement. Cette fête lumineuse, si loin de ce que l'on peut voir dans les cimetières de métropole, donne une impression très particulière que les mots ne peuvent qu'imparfaitement décrire.
Très peu de "touristes", les Guadeloupéens sont entre eux pour cette fête profondément ancrée dans leur tradition. Beaucoup de sérénité, rien de pesant ni de triste dans ce moment de rassemblement et de recueillement. Cette fête lumineuse, si loin de ce que l'on peut voir dans les cimetières de métropole, donne une impression très particulière que les mots ne peuvent qu'imparfaitement décrire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire