Le pays à l'envers de Sylvaine Dampierre
Dans le cadre du mois du film documentaire dont le thème est, cette année en Guadeloupe, celui de la mémoire et de la transmission, j'ai eu la chance de voir ce film en avant-première à la médiathèque du Gosier, en présence de la réalisatrice.
Ce documentaire de création sortira en salles en mars et je vous invite vivement à aller le voir pour la beauté de ses images, la qualité de son montage et la subtilité de son propos... je ne cache pas mon enthousiasme !
Ce que dit la réalisatrice :
"On dit que dans ce pays les récits sont enfouis, les paroles serrées derrière des lèvres closes, les secrets bien gardés et la mémoire blessée. On le dit et c'est sûrement vrai. L'histoire de ce pays est courte et douloureuses, elle a la fragilité des souvenirs. Les traces se perdent de n'être pas foulées et les grandes personnes n'ont pas tout raconté aux enfants perdus. Les racines des arbres disputent à la mémoire des hommes, les figuiers maudits dévorent les anciennes prisons d'esclaves et les machineries des usines déchues disparaissent, enserrées par les lianes; les parkings et l'asphalte assèchent ce qu'il reste de souvenir. Mais il suffit de gratter la terre, de se laisser caresser par le vent, d'ouvrir les yeux et les oreilles, de regarder autour de soi pour rencontrer les porteurs de mémoire, les arpenteurs, les jardiniers. Le pays parle, il suffit de l'écouter. Ici la mémoire est fragile, elle s'inscrit dans les corps plutôt que dans le marbre, mais elle est vivante, elle est à réinventer. J'aime les traces incertaines, les documents à moitié effacés, les interstices de la mémoire pour ce qu'ils recèlent d'invention, pour ce qu'ils laissent imaginer. Je rêve avec les personnages de mon film d'une histoire plurielle, de toutes les histoires encore enfouies, de tous les contes encore à dire. Il suffit de gratter la terre, d'arpenter le pays, d'entendre son appel, de se mettre à danser."
Sylvaine Dampierre, octobre 2008
Vous trouverez le synopsis, la bande-annonce et des témoignages intéressants sur le blog du film.
Sylvaine Dampierre enseigne aux ateliers Varan depuis 1994. Elle intervient en 2008 auprès de l'E.S.A.V. Marrakech dans le cadre du partenariat entre cette école de cinéma marocaine et les Ateliers Varan.
Le thème de l'identité et celui des jardins et de leurs jardiniers se retrouvent au fil de ses documentaires comme le montre sa filmographie :
- Le pays à l'envers, 2008, 90'
- Green Guérilla (co-réalisation Bernard Gomez) 2003, 62'
C'est à New York City qu'est né dans les années 70, un mouvement qui a depuis essaimé dans plusieurs mégapoles nord américaines et tend à se développer sous des formes proches en Europe : la récupération de friches urbaines par les habitants d'un quartier et la création collective, sur ces espaces à l'abandon, de jardins communautaires.
- Pouvons-nous vivre ici ? 2002, 57'
Quinze ans après l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, des scientifiques français aident les villageois à vivre avec la présence invisible de la radioactivité.
- La rivière des galets (co-réalisation Bernard Gomez) 2000, 62'
Un jardin d'insertion à l'île de la Réunion : les stagiaires qui vont passer un an au jardin vont tenter de construire, en retrouvant le chemin de la terre, un nouvel enracinement.
- Un enclos (co-réalisation Bernard Gomez) 1999, 75'
Dans le Centre pénitentiaire de Rennes existe un jardin où les détenues peuvent se rendre. Ce lieu est devenu un espace de rencontres, d'échanges et de paroles pour ces femmes en quête de reconstruction.
- L'île (co-réalisation Bernard Gomez) 1998, 57'
Fernand est amoureux de son jardin ouvrier insulaire. Le lopin de terre qu'il affectionne est placé au pied de la "forteresse ouvrière", bâtiments désaffectés de l'usine Renault, dans lesquels il a travaillé toute sa vie.
Ce documentaire de création sortira en salles en mars et je vous invite vivement à aller le voir pour la beauté de ses images, la qualité de son montage et la subtilité de son propos... je ne cache pas mon enthousiasme !
Ce que dit la réalisatrice :
"On dit que dans ce pays les récits sont enfouis, les paroles serrées derrière des lèvres closes, les secrets bien gardés et la mémoire blessée. On le dit et c'est sûrement vrai. L'histoire de ce pays est courte et douloureuses, elle a la fragilité des souvenirs. Les traces se perdent de n'être pas foulées et les grandes personnes n'ont pas tout raconté aux enfants perdus. Les racines des arbres disputent à la mémoire des hommes, les figuiers maudits dévorent les anciennes prisons d'esclaves et les machineries des usines déchues disparaissent, enserrées par les lianes; les parkings et l'asphalte assèchent ce qu'il reste de souvenir. Mais il suffit de gratter la terre, de se laisser caresser par le vent, d'ouvrir les yeux et les oreilles, de regarder autour de soi pour rencontrer les porteurs de mémoire, les arpenteurs, les jardiniers. Le pays parle, il suffit de l'écouter. Ici la mémoire est fragile, elle s'inscrit dans les corps plutôt que dans le marbre, mais elle est vivante, elle est à réinventer. J'aime les traces incertaines, les documents à moitié effacés, les interstices de la mémoire pour ce qu'ils recèlent d'invention, pour ce qu'ils laissent imaginer. Je rêve avec les personnages de mon film d'une histoire plurielle, de toutes les histoires encore enfouies, de tous les contes encore à dire. Il suffit de gratter la terre, d'arpenter le pays, d'entendre son appel, de se mettre à danser."
Sylvaine Dampierre, octobre 2008
Vous trouverez le synopsis, la bande-annonce et des témoignages intéressants sur le blog du film.
Sylvaine Dampierre enseigne aux ateliers Varan depuis 1994. Elle intervient en 2008 auprès de l'E.S.A.V. Marrakech dans le cadre du partenariat entre cette école de cinéma marocaine et les Ateliers Varan.
Le thème de l'identité et celui des jardins et de leurs jardiniers se retrouvent au fil de ses documentaires comme le montre sa filmographie :
- Le pays à l'envers, 2008, 90'
- Green Guérilla (co-réalisation Bernard Gomez) 2003, 62'
C'est à New York City qu'est né dans les années 70, un mouvement qui a depuis essaimé dans plusieurs mégapoles nord américaines et tend à se développer sous des formes proches en Europe : la récupération de friches urbaines par les habitants d'un quartier et la création collective, sur ces espaces à l'abandon, de jardins communautaires.
- Pouvons-nous vivre ici ? 2002, 57'
Quinze ans après l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, des scientifiques français aident les villageois à vivre avec la présence invisible de la radioactivité.
- La rivière des galets (co-réalisation Bernard Gomez) 2000, 62'
Un jardin d'insertion à l'île de la Réunion : les stagiaires qui vont passer un an au jardin vont tenter de construire, en retrouvant le chemin de la terre, un nouvel enracinement.
- Un enclos (co-réalisation Bernard Gomez) 1999, 75'
Dans le Centre pénitentiaire de Rennes existe un jardin où les détenues peuvent se rendre. Ce lieu est devenu un espace de rencontres, d'échanges et de paroles pour ces femmes en quête de reconstruction.
- L'île (co-réalisation Bernard Gomez) 1998, 57'
Fernand est amoureux de son jardin ouvrier insulaire. Le lopin de terre qu'il affectionne est placé au pied de la "forteresse ouvrière", bâtiments désaffectés de l'usine Renault, dans lesquels il a travaillé toute sa vie.
1 commentaire:
et bien nous sommes deux à ne pas cacher notre enthousiasme. merci catherine de te faire l'écho de cette belle aventure
gilda
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