Bonne année !

Le passage en 2008 vient de se faire en métropole... pour nous ce sera dans 5 heures.

Bonne année à tous !

Noël en Guadeloupe

Noël est ici une affaire sérieuse. On s'y prépare des semaines à l'avance. Les chants de Noël passent en boucle dans les super-marchés, les magasins regorgent de décorations, de sapins poussés sous d'autres latitudes, de "jambons de Noël", le plat traditionnel de cette fête.
Les "chanté nwèl" qui traditionnellement se faisaient chez des voisins ou des proches donnent aussi lieu à des manifestations publiques. Un recueil de cantiques mêlant le créole et le français est distribué aux participants qui chantent en choeur et redoublent d'entrain pour les refrains le plus souvent en créole. Les ka (tambours) accompagnent généralement les chants.

Le profane se mélange au sacré et l'on rencontre beaucoup de déguisements de Père-Noël, même sur les plages ...






Nous avons aussi notre arbre de Noël "antillais " (un palmier multipliant).




Une messe de Noël et sa chorale :

"Nwèl, sé lavi, nwèl, sé lapé, Nwél, sé Jézikri..."

... et cris de coqs

Je vous avais parlé dans un message précédent du chant des grenouilles dès la tombée du jour. Et bien d'autres animaux prennent chez nous le relais dès le lever du jour : les coqs. Toute la journée est ponctuée des cris de ces volatiles et parfois en stéréo car il n'y en a pas qu'un ! A certains moment ils ne se sentent plus d'aise et redoublent de vigueur. Au début cela surprend mais on intègre vite cet environnement sonore qui donne un air de campagne à notre résidence. Des familles de poussins toujours renouvelés suivent leurs mamans poules : la relève est assurée !

Silhouettes d'îles

Voici deux vues depuis nos fenêtres. En cliquant sur les photos pour les agrandir vous pourrez peut-être apercevoir sur la première, à l'horizon, l'île de Marie-Galante et à droite sur la deuxième photo, la silhouette des trois bosses de Terre-de-Haut, l'une des îles des Saintes.

Iles

Iles

Iles

Iles où l'on ne prendra jamais terre

Iles où l'on ne descendra jamais

Iles couvertes de végétations

Iles tapies comme des jaguars

Iles muettes

Iles immobiles

Iles inoubliables et sans nom

Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais bien aller jusqu'à vous




Blaise CENDRARS, Feuilles de route (1924)

Là où nous sommes

Où dans les petites Antilles ?

La Guadeloupe est située au nord de la Martinique dont elle est séparée par la Dominique.
Je sais, il manque la Martinique à ma carte... il faut l'imaginer au sud de la Dominique.

Elle est un archipel et l'île principale est la Guadeloupe proprement dite, appelée autrefois "Karukéra": "l 'île aux belles eaux "en langage caraïbe, cela à cause de ses nombreuses rivières.
C'est Christophe Colomb qui lui a donné son nom actuel en l'honneur de" Santa Maria de Guadalupe de Estremadura".

Les autres îles de l'archipel sont Marie-Galante et Les Saintes au sud, La Désirade à l'est. Elles sont appelées "dépendances" puisqu'elles font partie du département (97-1) de la Guadeloupe. Les îles de Saint-Barthélémy et Saint-Martin (partie française), situées à 200 km au nord de la Grande-Terre, constituent deux collectivités d'outre-mer distinctes de la Guadeloupe depuis février 2007.

L'île de la Guadeloupe a une forme de papillon : elle est composée de deux terres, la Grande-Terre et la Basse-Terre séparées par un petit bras de mer appelé la "Rivière Salée".
L'aile droite du papillon, la Grande-Terre (590 km carrés) est une région relativement plate, avec des collines peu élevées, les "mornes" et un climat plus sec qu'en Basse-Terre.
L'aile gauche, la Basse-Terre (848 km carrés), est montagneuse, dominée par le volcan de la Soufrière et couverte en son centre par une forêt tropicale dense.

Donc, on résume: vous l'avez compris, la Grande-Terre est la partie la moins étendue, la Basse-Terre, la plus élevée...
J'ai trouvé la réponse à ce grand mystère toponymique dans le guide du Routard (et uniquement lui). La Grande Terre " fut nommée ainsi par les colons européens car elle leur semblait plus étendue, plus plane et donc plus propice à la culture"... "Au temps de la marine à voile, on nommait "basse-terre" les endroits situés sous le vent."

Les côtes au vent et les côtes sous le vent

Voici encore 2 appellations qu'il m'a fallu décrypter. Les alizés venant d'est touchent les côtes orientales (en particulier le fronton atlantique de Grande-Terre) : ce sont les "côtes au vent". Les côtes abritées, "côtes sous le vent", sont plus calmes et plus propices à l'installation de plages et de mangroves dans les régions plates.


Mais où sommes-nous exactement ?

Et bien au sud de Grande-Terre, à Gosier (à 7 km de Pointe-à-Pitre), plus précisément dans le quartier de Bas-du-Fort qui tient son nom du fort Fleur d'Epée, construit au XVIIIème siècle et dont on peut voir encore se dresser les ruines.

Alors sommes-nous sur une côte au vent ou sous le vent ?
En fait nous sommes un peu entre les deux. A l'heure où j'écris je sens le vent des alizés qui souffle très agréablement. Nous ne mettons jamais la clim chez nous car l'appartement est ainsi bien "ventilé".
De la fenêtre, j'aperçois l'île de Marie-Galante, toute plate et qui émerge de l'horizon et plus à droite les trois petites bosses alignées par ordre de taille de l'île orientale des Saintes et dont la plus haute tout à fait à droite est Le Chameau. Par temps très dégagé on peut apercevoir plus au fond, la Dominique.

La Caraïbe

Ici, on parle beaucoup de littérature caraïbe, de musique caraïbe, d'art caraïbe et nous avons eu l'occasion de participer en novembre au Mois du Film Documentaire dont le thème était cette année en Guadeloupe : Carribbean an yé: Nous autres, Carribéens.
Pour ceux qui, comme moi, ont besoin de savoir ce que recouvre exactement le mot "caraïbe", voici quelques précisions.
Quand Christophe Colomb et les Espagnols ont découvert les Antilles à la fin du XVème siècle, elles étaient pour la plupart habitées par un peuple amérindien originaire du nord du Venezuela, les Caraïbes.
Aujourd'hui, on désigne du nom de "caraïbe" les îles de Caraïbe bien sûr, mais aussi les régions continentales américaines situées autour de la mer des Caraïbes.
Ainsi, l'espace caraïbe comprend les Grandes Antilles, les Petites Antilles, les Bahamas, le sud de la Floride, la péninsule du Yucatan au Mexique, Belize, la bande côtière de l'Amérique centrale, ainsi que les plaines côtières du Venezuela et de Colombie.
Si le monde caraïbe se présente fragmenté en une multitude d'entités entre lesquelles les frontières politiques sont des obstacles plus importants que la mer, une volonté existe pour contribuer à un rapprochement. Cette rencontre s'appuie sur une communauté de situation qui résulte de la proximité géographique, de l'histoire ( immigration, métissage), d'un milieu et d'un environnement commun. Elle s'affirme au travers de la langue créole, d'une sensibilité artistique originale au croisement des apports culturels des différents continents : Afrique, Europe, Amérique.

Pour ceux que le sujet intéresserait, je vous signale l'ouvrage : Emergences caraïbes. Eléments de géographie politique, de Monique Bégot, Pascal Buléon, Patrice Roth, 2001, Editions L'Harmattan, Paris.




Et les Antilles ?

L'archipel des Antilles forme un arc de cercle de 3500 km de long s'étendant depuis Cuba au sud de la Floride jusqu'à la petite île néerlandaise d'Aruba (où nous avons passé quelques jours en octobre), au large du Venezuela.
On distingue traditionnellement :

- Les Grandes Antilles qui incluent les 4 îles de Cuba, La Jamaïque, Hispaniola (Haïti et la République dominicaine) et Porto Rico.

- Les Petites Antilles qui sont constituées de petites îles d'origine volcanique ou calcaire et s'étendent en arc de cercle des îles Vierges, à l'est de Porto Rico, jusqu'à Trinidad au sud.



Et les Petites Antilles, c'est là où nous sommes... mais ça sera pour un autre post !

La soufrière

Ce dimanche matin, la soufrière vue de la terrasse n'était pas cachée dans les nuages : c'était le bon moment pour en faire l'ascension.


Voici le début de la promenade puis le paysage au sommet.

La terre a tremblé...

Hier à 15 h, j'ai vécu mon premier séisme. J'étais en train de d'écrire un texte en anglais pour mon cours qui a lieu en fin d'après-midi quand j'ai entendu un grondement sourd. Aussitôt les murs et le sol ainsi que la table sur laquelle j'étais appuyée ont commencé à bouger, les porte-fenêtres à trembler sans s'arrêter. Cela durait et j'ai réalisé ce qui se passait. J'ai (quand même) débranché mon ordinateur (c'est mon bien le plus précieux ici) et je suis sortie rapidement dans la cour de l'immeuble comme l'avaient fait les voisins présents. Dans une telle circonstance, on ne songe qu'à une chose : quitter le lieu où l'on se trouve. Je ne me suis pas mise sous ma table comme on apprend à le faire aux écoliers...
Dehors les personnes choquées se sont rapprochées et la première préoccupation était pour les enfants à l'école. Le réflexe après cette longue secousse a été pour de nombreuses familles d'aller les chercher ce qui a généré d'énormes embouteillages aussi bien en Guadeloupe qu'en Martinique.
Au même moment, Do, qui se trouvait dans ses bureaux de Martinique, a lui aussi quitté son bâtiment avec ses collègues et ce fut la même chose pour ma soeur Marielle en mission professionnelle de l'autre côté de l'île, à Basse -Terre.
Cet événement inattendu m'a plus impressionnée que le cyclone Dean. Sans doute, dans un coin de ma conscience, avais-je le souvenir de la gravure vue deux jours plus tôt au musée Saint-John Perse avec Marielle, illustrant le terrible tremblement de terre de Pointe-à-Pitre de 1843. Et puis, voir bouger les murs de son appartement n'est pas une vision habituelle !
Ma voisine en rentrant encore émue m'a dit :"Depuis 40 ans que j'habite en Guadeloupe, je n'ai jamais connu un séisme aussi long et aussi fort". Elle se trouvait alors dans une tour où la secousse a été particulièrement ressentie, entraînant la chute de meubles. Les personnes qui se trouvaient dans leur voiture ont été aussi très secouées."Bon dié, sa té two fo !" est le sentiment général.
Pour finir, nous nous sommes retrouvés en effectif réduit au cours d'anglais. Ma prof qui a vécu aux Etats-Unis dans une zone sismique a relativisé la chose. Cependant des répliques sont possibles et on sent encore une inquiétude de toute la population.

Saint-Félix, suite...

Ma p'tite soeur Marielle vient de passer un long week-end avec nous et bien sûr, son premier bain de mer eut lieu à Saint-Félix. Je ne résiste pas à l'envie de vous montrer encore quelques vues. Les autres plages seront pour plus tard.
Vous l'avez compris, Saint-Félix, ce n'est pas qu'une plage. Lorsque l'on suit le sentier côtier c'est une succession de nombreuses jolies petites criques, de prairies qui épousent les courbes douces des collines puis on entre dans la mangrove avec ses palétuviers aux racines-échasses.



La mangrove est le domaine des petits crabes de terre qui disparaissent dans leurs trous de vase dès que l'on s'approche de trop près. Ces crabes surnommés "cé ma faute" possèdent une pince qui semble surdimensionnée alors que l'autre est toute petite. La plus grosse se replie régulièrement sur le devant comme si le crabe battait sa coulpe... On trouve aussi sur son chemin des bernard-l'ermite dont certains ont une taille imposante.


Autre rencontre que l'on peut faire : lors de notre promenade avec Marielle, nous avons croisé un attelage de boeufs-tirants qui s'entraînait. Traditionnellement les boeufs tirent les "cabrouets" chargés de canne jusqu'aux distilleries ou aux usines à sucre. On en voit encore, les camions ne les ont pas complètement détrônés. De juillet à septembre les compétitions de boeufs tirants opposent des attelages de deux animaux qui doivent tirer une charrette lestée d'une à deux tonnes suivant la catégorie (poids des boeufs) et cela à flanc de colline en un minimum de temps. Le conducteur de l'attelage ne doit pas donner plus de 12 coups de fouet et la course dure entre 3 et 6mn.



Pour terminer, une petite vidéo : la mer n'est pas la seule à faire des vagues.

La plage de Saint-Félix

Depuis quelques jours, j'ai retrouvé la Guadeloupe. La chaleur : les 30 degrés au sortir de l'avion qui font vite oublier la froidure de la métropole, la nuit bien noire qui tombe d'un coup en même temps que commence le concert des grenouilles microscopiques dans les arbres, les ciels de mer et les plages jamais loin. Nous sommes allés dès mon arrivée à la plage de Saint-Félix qui est proche de chez nous et que nous aimons bien. Vous qui viendrez nous voir, vous n'y échapperez pas ! Le dimanche matin Do y fait son jogging (s'il s'est levé assez tôt) et rejoint un groupe de sportifs qui terminent leur entraînement par de la gymnastique sur la plage.
Un sentier côtier permet de faire un joli circuit. On y croise de paisibles mammifères suivis par leur pique-boeuf.
Hier nous avons fêté l'anniversaire de Do. Dîner dans le restaurant bien nommé : "Entre ciel et mer".

Préparatifs

Demain c'est le départ pour Pointe-à Pitre. Dernières hésitations. Vais-je emporter les pains de cire à modeler et le fil de fer que ma prof de sculpture m'a gentiment donnés pour continuer mes oeuvres en Guadeloupe ? Certains m'ont dit que ces objets vus aux rayons X sembleraient louches et ne passeraient pas la douane. C'est à voir... Déjà il faudra pouvoir fermer ladite valise !

C'est parti !

Bonjour à tous !

Voici mon premier message sur ce blog qui est à ses tous débuts comme mon séjour en Guadeloupe.
Pourquoi donc ce blog ? Et bien, ce n'est pas pour céder à un effet de mode, mais c'est, je pense, une bonne façon de vous tenir au courant de ce que nous vivons là-bas.
Vous trouverez de petits morceaux de vie vécus outre-mer en attendant de nous revoir. Donc, c'est maintenant à moi de jouer ... et pour commencer à maîtriser la technique et vous faire un peu rêver je vous envoie une première photo.