lundi 9 novembre 2009

Départ



Et pourquoi, partis avec 2 valises, rapporte-t-on 47 caisses de déménagement ?
ok, ok, il y va de ma responsabilité et ce sont les caisses de livres qui furent les plus nombreuses. A chaque retour de métropole, ces passagers clandestins m'ont accompagnée. Oui, mais, la poésie... la philo... les livres pour mes élèves de Fle, ceux pour mes bacheliers et ceux pour mes collégiens et puis ceux achetés ou reçus sur les Antilles. Voilà le résultat !





Et pendant ce temps, la course de la Triskell Cup colorait joliment la mer de ses voiles en panne de vent (la pétole !) et nous incitait à prendre quelques dernières photos de ce qui fut "notre" vue durant ces 3 années passées en Guadeloupe.





samedi 7 novembre 2009

3 jours à la Dominique, suite...



La Dominique est une île volcanique qui fut découverte un dimanche (d'où son nom actuel), le 3 novembre 1493, par Christophe Colomb. Au XVIIIème siècle la France et l'Angleterre se sont disputé sa possession. Ancienne colonie britannique, elle acquiert son indépendance le 3 novembre 1978. Elle est membre du Commonwealth. On y parle l'anglais et un créole à base lexicale française qui se rapproche du créole martiniquais (cela s'expliquerait par l'immigration plus que par la brève occupation française). Plus petite et moins peuplée que la Guadeloupe et la Martinique, elle se trouve à peu près à mi-distance entre les deux. La culture de la banane était l'une des principales ressources de l'île mais elle a souffert des catastrophes climatiques et des crises du marché. Actuellement la Dominique est en train de diversifier sa production agricole et développe son tourisme, en particulier l'écotourisme.




Nous avions projeté d'y passer 3 ou 4 nuits pour avoir le temps de visiter plusieurs sites et faire plusieurs marches. Le plan était de réserver une chambre dans un lieu sympa et de louer une 4x4 pour pouvoir être autonomes dans nos déplacements. On nous avait conseillé plusieurs adresses "d'écolodges" comme cela se fait beaucoup à la Dominique (Cocoa cottages dans la forêt de la vallée de Roseau ou Calibishie lodges au nord sur la côte atlantique ). Pour finir, nous n'avons pu partir que pour 2 nuits , notre timing étant plus serré que prévu. De plus, nous nous sommes rendu compte au dernier moment que le bateau ne fait pas le trajet vers la Dominique tous les jours. A cause de ces diverses contraintes, nous avons opté pour une formule dite "all inclusive" qui comprenait la pension complète, un choix d'excursions avec guide et le paiement des taxes (ces 2 éléments pratiquement obligatoires pour les randonnées ), les déplacements et, luxe suprême, des séances de spa (massages prodigués par des mains expertes).
Cet écolodge situé sur la côte atlantique se gagne après plus d'une heure de trajet sur une petite route sinueuse aux dénivelés et aux points de vue saisissants.
Nous logions dans un bungalow tout en bois haut perché dans une forêt de gommiers et qu'il fallait atteindre par une série d'escaliers creusés à flanc de coteau. La vue superbe permet de voir l'océan à travers les arbres et l'on entend le bruit régulier et apaisant du ressac sur les galets du rivage en contre-bas. Une légère odeur de bois d'Inde (1) imprègne les murs, la douche de bambou semi-extérieure se prend dans la nature, bref au menu c'est "luxe, calme et volupté"... Peu de monde, seuls quelques jeunes couples pour la plupart américains (catégorie "honeymoon") nous ont accompagnés durant les excursions.

Ce furent 3 jours de coupure très agréables. La Dominique nous est apparue comme encore plus "nature" que la Guadeloupe. On dit qu'elle compte 365 rivières ! Les paysages montagneux que nous y avons vus (nous sommes restés essentiellement dans la partie sud) ressemblent à ceux de la Basse-Terre près de Saint-Claude ou Matouba mais sont plus sauvages avec des petites routes rares et pentues, un habitat peu dense. Les petits débits de boissons-épiceries sont légions avec leurs habitués assis devant de façon immuable (il semblerait que les mêmes, aperçus le matin, étaient toujours là le soir). Tous les groupes d'enfants rencontrés ne manquaient pas de nous faire signe avec force salutations. Peu de voitures croisées mais beaucoup d'habitants se déplaçant à pied. Le linge est étendu parfois le long de la route entre 2 piquets. Les maisons sont modestes et celles qui sont plus coquettes possèdent souvent des balustres blanches autour de leurs balcons. L'impression générale est celle d'un pays plus pauvre, en particulier quand on traverse les petites rues encombrées de la capitale Roseau, et à la nature préservée. Du pays, nous n'en avons eu qu'un petit aperçu... de quoi avoir envie d'y retourner.


Le 1er jour nous avons suivi avec un guide local le sentier de Glasse au bord de l'Atlantique jusqu'à des sortes de marmites naturelles creusées dans la roche volcanique et remplies d'eau de mer grâce aux marées. Ce fut une petite marche avant celle du lendemain : 6 heures aller-retour pour voir le célèbre "Boiling Lake" dans le parc national du Morne Trois Pitons. C'est une magnifique marche très variée. Le sentier passe d'abord par la forêt primaire, puis il épouse les épaulements des mornes (montées et descentes d'escaliers éprouvants à la longue pour les mollets), il traverse la "Valley of Desolation" aux rivières aux eaux laiteuses et chaudes et aux nombreuses fumerolles. le spectacle du lac bouillonnant, installé dans un ancien cratère d'explosion, est impressionnant. Les bulles et la fumée correspondent en fait aux émanations des gaz volcaniques qui s'échappent. La température de l'eau avoisine les 100 degrés. Plus d'informations à ce sujet ici et voir vidéo ci-dessous.



Le troisième jour, nos mollets étant encore un peu raides (ou carrément tétanisés, dixit Do), nous avons renoncé à aller voir la belle chute de Sari Sari et après une séance de yoga le matin, nous sommes allés sur le petit sentier de randonnée Zom Zom, en dérangeant quelques iguanes, et nous avons pu admirer la côte escarpée du littoral avec, à l'horizon, la présence des montagnes de la Martinique.



Ensuite un peu de farniente puis retour en Guadeloupe en fin de journée par le bateau de 20 h après une traversée épique de la capitale Roseau dont les rues étaient envahies le vendredi soir par une multitude de petits étals.

(1) Le bois d'Inde : c'est encore à cause de Christophe Colomb que cet arbuste antillais aux nombreuses vertus médicinales s'appelle ainsi !




La marmite...