mardi 27 mai 2008

27 mai : commémoration de l'abolition de l'esclavage

Le 27 mai, en Guadeloupe, c'est la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage.
Cette journée a été célébrée le 22 mai en Martinique (le choix des dates de commémorations, hautement symboliques, a toujours suscité de vifs débats et celles-ci ne sont pas les mêmes dans les différentes anciennes colonies).
Le jour est férié et de nombreuses manifestations se déroulent à cette occasion.

Les grandes figures de la lutte contre l'esclavage comme Louis Delgrès, Victor Schoelcher sont mises à l'honneur.

Petit rappel : le gigantesque trafic qui s'est mis en place dès le début du XVIème siècle entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique a déplacé et fait le malheur de 11 à 20 millions d'Africains sur une période de 3 siècles !

La France de la Révolution tenta d'y mettre un terme par un décret du 4 février 1794.

Par la volonté de Bonaparte, l'esclavage fut rétabli en 1802 . Louis Delgrès, colonel de l'armée française entra en rébellion et s'opposa aux troupes du général Richepance venu rétablir l'esclavage en Guadeloupe. Refusant toute reddition il préféra se donner la mort avec ses compagnons d'armes en se faisant sauter avec des barils de poudre sur les hauteurs de Matouba.

"C'est dans les plus beaux jours d'un siècle à jamais célèbre par le triomphe des lumières et de la philosophie, qu'une classe d'infortunés qu'on veut anéantir se voit obligée d'élever sa voix vers la postérité pour lui faire connaître, lorsqu'elle aura disparu, son innocence et son malheur. (...) La résistance à l'oppression est un droit naturel. La divinité même ne peut être offensée que nous défendions notre cause ; elle est celle de la justice et de l'humanité (...) " écrit-il dans la proclamation qu'il fit apposer sur les murs de Basse-Terre. (A l'univers entier, le dernier cri de l'innocence et du désespoir - 10 mai 1802)

Il a fallu attendre la révolution de 1848 (décret du 27 avril) pour que les révoltes dans les colonies ainsi que l'action des abolitionnistes d'Europe - Victor Schoelcher en fut l'une des figures principales - aboutissent à l'abolition définitive de l'esclavage par la République.

"Le principe que le sol de la France affranchit l'esclave qui le touche est appliqué aux colonies et possessions de la République (...) Même en pays étranger, il est interdit à tout Français de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves (...) Toute infraction à ces dispositions entraînera la perte de la qualité de citoyen français."

En métropole, la "journée nationale de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions "est célébrée le 10 mai depuis 3 ans. Des consignes ont été données aux enseignants pour évoquer ces pages de l 'histoire française avec leurs élèves, ce qui n'était que fort peu abordé dans le passé.



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